Publiée par Hugo Doc à Paris, « ALERTE ! » est une collection ouverte aux lanceurs d’alerte désireux de poser les bonnes questions à travers un véritable travail de journaliste ou de chercheur. Dirigée par Jean-Pierre Guéno, elle se veut un lieu refuge contre la pensée formatée à travers des titres forts, des ouvrages fluides et percutants.
Parmi ceux-ci, épinglons Le mirage bio, un essai clairement rédigé (et largement étayé au moyen de données statistiques, de schémas et de démonstrations scientifiques) par Laurent Pahpy, un ingénieur français sorti de Centrale à Lyon, par ailleurs licencié en économie, dans lequel il examine et commente un certain nombre d’idées communément admises à propos de l’agriculture actuelle et de l’alimentation de nos contemporains.
Quatrième de couverture :
« Le « bio » envahit les rayons et sa consommation traduit des préoccupations sanitaires et l’émergence d’une conscience écologique dans la population. Au même moment, l’agriculture française subit une crise de compétitivité et une crise sociale sans précédent. Le bio est régulièrement présenté comme une alternative sans pesticides, durable et profitable à la fois pour le consommateur, le producteur et la planète.
L’approche qui sous-tend le bio repose pourtant sur les biais de l’appel à la nature et à la santé enrichis d’un discours anticapitaliste de la part de ses promoteurs. Le rejet des produits synthétiques au profit des solutions qualifiées de « naturelles » ne repose pas sur un fondement scientifique valable. Lorsqu’on se penche honnêtement sur divers indicateurs comparant l’agriculture bio et l’agriculture conventionnelle (toxicité, écotoxicité, caractéristiques organoleptiques, consommation d’énergie, pollutions, rendement, biodiversité), on se rend compte que la seconde n’a pas à rougir de ses performances et surpasse bien souvent la première.
En déconstruisant la philosophie qui le sous-tend, l’auteur montre en quoi le bio constitue un mirage anti-progrès et n’offre pas une solution durable et écologique pour notre environnement et nos besoins alimentaires. Sans donner un blanc-seing à l’agriculture conventionnelle, il défend le bilan du progrès agricole actuel et une continuité de celui-ci reposant sur les technologies, et en particulier une autre forme de « bio », les biotechnologies, dont les solutions sont déjà éprouvées à l’étranger et promettent de formidables avancées. »
Une voix discordante, donc, et fort radicale, mais qui a néanmoins le mérite de faire réfléchir le lecteur sur ses comportements parfois grégaires…
PÉTRONE
Le mirage bio par Laurent Pahpy, Paris, Éditions Hugo Doc, collection « Alerte ! », novembre 2021, 144 pp. en noir et blanc au format 12 x 20 cm sous couverture brochée en couleurs, 9,95 € (prix France)
TABLE DES MATIÈRES
Introduction
Chapitre 1 – La Terre promise
L’agriculture sous le feu des critiques
Des paysans à bout de souffle
L’alternative bio
Le bio, kézako ?
Les promesses du bio
Un monde 100% bio demain ?
Chapitre 2 – Trop bio pour être vrai
Manger bio, manger sain ?
Les bons pesticides « naturel »
Le bio n’a pas meilleur goût
Le bio, bon pour la planète ?
Chapitre 3 – Où le bio prend racine
Ce n’était pas bio avant
Le procès de la révolution agricole
Tout est nature, tout est chimie, tout est bio
Chapitre 4 – Les fausses bonnes idées du bio
Gagner plus en produisant moins ?
L’emploi agricole n’est pas une fin en soi
Le circuit court toujours vertueux ?
Le boomerang de l’anticapitalisme
Que peut-on garder dans le bio ?
Chapitre 5 – En vert et contre tous
Le lobby bio manipule nos peurs
L’effet d’aubaine des subventions
Label AB : une caution légale discutable
Bio à la cantine, une rente offerte sur un plateau
Les subventions du lobby bio
Quand les désillusions commencent à se voir
Chapitre 6 – Pour un futur bio… tech !
L’épopée des biotechnologies
Les techniques d’amélioration génétique des plantes
La dérive du principe de précaution
Les biotechs, l’angle mort du bio
L’impasse juridique et les OGM bios
Écologie ou anticapitalisme, il faut choisir
Pour une autre bio, la biotech
L’Europe en perte de vitesse
Laissons place à l’innovation agricole !
Conclusion